Vous savez sûrement de quoi je veux parler. Et si ce n’est pas le cas, il est tout à fait probable que vous soyez concernés par ce problème sans forcément le nommer. Quelle que soit la catégorie professionnelle dans laquelle vous vous situez, je suis persuadée que cet article va vous aider à canaliser ce fichu syndrome de l’imposteur qui peut parfois littéralement nous pourrir la vie.
Il suffit de voir la tête des gens quand on se met à leur annoncer plus ou moins fièrement « je veux devenir entrepreneur » pour mieux comprendre.
Étonnement, scepticisme, moqueries de bas niveau même, parfois… Personne n’est épargné quand il s’agit de se lancer dans un projet qui lui tient à coeur. Pas même vous. Surmonter cette première épreuve est déjà un challenge en soi, alors quand il s’agit de prouver sa valeur une fois le projet lancé…
Le syndrome de l'imposteur s'empare tout de suite de nos pensées
Est-ce que je fais vraiment ce qu’il faut ? Suis-je vraiment sur la bonne route ? Vais-je échouer ou vais-je réussir ? L’esprit de tous les entrepreneurs du monde s’est forcément retrouvé encombré de tous ces questionnements anxiogènes, et parfois, il est difficile de ne pas s’y perdre complètement.
En réalité, le syndrome de l’imposteur est un peu comme une plaie purulente qui picote régulièrement pour nous rappeler son existence et qui finira forcément par s’infecter un jour où l’autre si on ne la désinfecte pas.
Les entrepreneurs autodidactes sont les premiers à en souffrir
Le syndrome de l’imposteur est parfois également nommé le syndrome de l’autodidacte.
Ce nom sonne bien plus juste et il nous renvoie immédiatement à la réalité du monde : il n’est pas question de se faire passer pour quelqu’un qu’on n’est pas, mais juste d’avoir réussi à arriver là où on en est par soi-même, bien souvent sans aide extérieure.
Ne devrait-on pas plutôt être fier de nous ?
Forcément, quand personne n’est derrière nous à nous tapoter le dos en nous couvrant de compliments ou même d’un simple « C’est génial ce que tu fais », on peut s’interroger sur sa propre légitimité.
Et si, tout comme moi, vous êtes autodidactes, c’est encore plus difficile de l’assumer…
En particulier dans le monde réel (berk, vade retro satanas) où l’on se fie plus aux diplômes qu’aux réelles compétences.
Mais en réalité, tout le monde est concerné
Et pas seulement les entrepreneurs. J’ai récemment vu une interview de ma chanteuse préférée (Hayley Williams du groupe Paramore pour ne pas la citer) qui expliquait qu’elle en avait beaucoup souffert et qu’elle continuait toujours à en baver à cause de ça.
L’interview est en anglais, mais si vous maîtrisez, je vous conseille d’y jeter un coup d’oeil.
Tout ça pour vous dire que quel que soit votre niveau, débutant ou expert, il est tout à fait normal de souffrir du syndrome de l’imposteur (au moins de temps en temps).
C’est humain, personne n’est franchement sûr de soi à 200%, mais ça ne veut pas dire pour autant que vous n’avez aucun talent et aucune valeur à apporter au monde.
Dans le monde (magique) de l'entrepreneuriat...
On vous demandera rarement (pour ne pas dire « jamais ») de diplôme pour travailler avec vous. Ca sonne génial dit comme ça, mais ça ouvre la porte à toutes les fenêtres comme j’aime dire. Avant de vous jeter du 3ème étage en pleine crise de panique, lisez bien ce qui suit.
Il y a plusieurs explications logiques au syndrome de l’imposteur, et nous allons les décrypter ensemble dans cet article.
Un vrai problème d'estime de soi (souvent bousillé par les gens-cacas qui peuplent cette planète)
Ai-je vraiment besoin de développer ? Un ami à moi présente les choses de manière bien plus lyrique : « Les gens sont des tartines de m*rdes. »
On pourrait graver cette citation sur des t-shirts. #Jenprendraissdouzesvp
Dans ce monde cruel, il n’y a pas que des gens biens. Regardez un épisode d’enquêtes criminelles et constatez par vous-même qu’être bienveillant n’est pas tout à fait dans la nature humaine. Dommage, ça nous ferait faire des économies en Prozac.
C’est compliqué à comprendre quand on doute de soi en permanence, mais le syndrome de l’imposteur n’est pas relié à l’avis des autres…
Il naît surtout de notre impression d’être un moins que rien, d’un profond manque de confiance en soi qui peut mettre du temps à être géré, voire ne jamais disparaître.
En réalité, tout se joue dans votre tête : si vous en souffrez, alors il va falloir faire un petit point. Ne serait-ce que pour vous rappeler que oui, vous êtes quelqu’un de giga cool, même si la dernière personne à le réaliser, c’est vous.
Des nouveaux métiers qu'on ne prend pas encore tout à fait au sérieux
Il y a peu de temps, j’ai dû expliquer à ma mamie en quoi consistait mon métier. Je vous laisse deviner qu’on s’est plutôt marrés. Les mots « blogs », « webmarketing » ou encore « infoprenariat » sont parfois compliqués à définir quand on s’adresse à des personnes qui ont vécu toute leur vie sans Internet.
Il ne faut pas oublier que le web n’est pas si vieux que ça… Ca fait à peine une vingtaine d’années qu’il est rentré dans notre quotidien, et depuis ce jour, il n’a jamais cessé d’évoluer.
Il y a encore quelques décennies, les termes « YouTubeur » ou encore « Community Manager » n’avaient aucune raison d’exister.
Avec Internet, on a assisté à l’émergence de nouveaux métiers. Et forcément, ça sonne toujours moins sérieux que « Coucou, je suis médecin ma gueule » quand on va négocier un crédit avec son banquier.
Tout ce qui est nouveau fait peur, parce qu’on a aucune assurance du fait que ça tienne sur le long terme. Je reste donc intimement persuadée que le syndrome de l’imposteur est lié à cette peur de la nouveauté, qui est rationnelle et qui peut se comprendre.
Toutefois, si vous vous lancez, alors il va falloir y croire les bibous. Et ça, encore une fois, ça ne dépend que de vous.
Comment gérer et canaliser le syndrome de l'imposteur ?
Je vous entends télépathiquement hurler « HUN HUN, facile à dire ! », et encore une fois : c’est vrai. Parler de vaincre le syndrome de l’imposteur est bien plus simple que de vraiment y faire face. Néanmoins, j’ai voulu écrire cet article pour vous rassurer. Aussi, voici 5 conseils clés qui (je l’espère) vont vous rassurer sur votre légitimité.
Comprendre d'où il peut provenir
Si le syndrome de l’imposteur est vraiment dérangeant et qu’il régit presque votre vie, il va falloir réussir à prendre du recul pour déterminer pourquoi vous ressentez autant de stress.
Sans partir dans la psychologie de comptoir, réfléchissez à quand vous étiez plus jeune.
La plupart de nos traumatismes d’adultes proviennent de notre enfance, et si la vôtre a été (honnêtement) difficile ou que vos parents ne vous ont pas beaucoup soutenu, ça peut-être une piste qui « sent bon » et qui peut expliquer un manque d’estime de soi logiquement.
La source du problème n’est pas toujours l’éducation, ça peut aussi venir d’un événement ou d’une expérience traumatisante qui vous est arrivé à un moment de votre vie.
Avez-vous été harcelé à l’école ? Fait tomber votre plateau à la cantine ? Votre chef vous a-t-il hurlé dessus devant tous vos collègues ?
Comprendre comment ce manque de confiance en soi a commencé à s’installer dans votre vie vous permettra d’y voir plus clair et de réaliser que le problème ne vient pas forcément de vous, mais de la manière dont les gens vous ont (souvent mal) traité par le passé.
En finir une bonne fois pour toutes avec ces vieilles croyances
Ruminer des pensées négatives en permanence n’aura jamais un bon impact sur votre vie. Pas besoin d’être Sherlock pour le savoir.
Mais encore une fois, il s’agit là d’un conseil qu’on peut soigneusement ranger dans la catégorie « facile à dire ». Sans le savoir, notre éducation, notre environnement et même les personnes que nous fréquentons conditionnent notre vision du monde, et donc de la réalité.
Les croyances limitantes, comme on aime les nommer, sont nombreuses et peuvent souvent être définis comme des blocages psychologiques inconscients qui nous empêchent d’atteindre les objectifs que nous nous fixons.
J’en parlais justement dans l’une de mes vidéos sur Youtube :
Prendre conscience de sa vraie valeur
Même Hitler avait surement des compétences et des qualités (même si ce n’est pas forcément ce qui l’a fait briller). Le manque de confiance en soi est un mal qui ronge également chacun d’entre nous, mais il ne détermine pas qui nous sommes.
Nous avons tous des talents particuliers, quelque chose à apporter au monde… mais pour faire la différence, il va falloir commencer par le réaliser.
Personne ne sera jamais plus dur envers vous que vous-même. Vraiment. J’insiste, car il faut bien le comprendre.
Vous devez comprendre qu’être parfait est impossible, et que quoi qu’il arrive, vous vous planterez sûrement de temps en temps. Ce n’est pas dramatique pour autant, et les gens ont autre chose à faire qu’énumérer vos erreurs en permanence.
Oui, vous avez des défauts. Nous en avons tous. Et si on passe notre temps à nous rappeler nos échecs au lieu de penser à nos réussites, nous n’avancerons jamais. Acceptez vos points forts, acceptez de vous tromper, et ne vous mettez pas la pression pour atteindre un idéal impossible.
Replacer les choses dans leur contexte
Ce point est un peu la suite logique du précédent. Vous n’êtes pas aussi nul que vous voulez bien le croire.
Prendre du recul sur soi-même est compliqué, il m’arrive très souvent lors de mes coachings blogging de travailler avec des blogueurs d’exception qui ne réalisent même pas à quel point ils font du bon boulot. J’ai moi-même été concernée par le syndrome de l’imposteur à mon lancement.
Je me répétais « Mais tout le monde sait comment ça marche le SEO, c’est tellement simple… » et pourtant, non. Ce qui vous paraît enfantin peut sembler incroyable pour quelqu’un d’autre.
Si prendre du recul sur soi-même est compliqué, avec un entourage sincère et sain, vous pouvez rapidement être rassuré sur vos capacités, donc n’hésitez pas à demander leur avis à vos amis (ils sont sensés être là pour ça aussi 😉 ).
Embrasser pleinement l'art du doute
(Je n’allais quand même pas laisser passer cette occasion de vous casser – encore – les pieds avec Metric haha #SorryNotSorry)
Pour conclure, j’aimerais vous rassurer : le syndrome de l’imposteur ne va pas disparaître du jour au lendemain.
Même une fois que vous serez riche et célèbre, vous vivrez des moments de doute.
Vous ne serez jamais sûr de vous à 200%, et ce n’est pas si grave quand on y pense. L’important, c’est que ça ne vous empêche de vivre.
Soyez indulgents avec vous-mêmes, vaux mieux essayer et se tromper plutôt que de rester pétrifié et de passer sa vie à regretter de ne pas avoir agi.
Douter, c’est bien. C’est normal, et même plutôt sain. Ça vous évite de devenir une pourriture persuadée de sa toute puissance. Ça bannit la prétention, ça vous empêche de trop vous vanter, ça vous permet de rester humble. Personnellement, j’aime beaucoup le doute.
En dehors de son aspect inspirant, il me permet de garder les pieds sur terre et de me poser les bonnes questions au bon moment. Mais je met un point d’honneur à ce que cette peur ne m’empêche pas d’agir, et je vous invite à faire de même. Flippez, mais faites le quand même. Il n’y a pas de secret ;).
J'espère que cet article vous aura plu !
Et surtout, qu’il vous aura aidé à vous sentir mieux avec ce fichu syndrome de l’imposteur. En souffrez-vous ? Avez-vous réussi à le canaliser ? Cet article vous a-t-il rassuré ?
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3 Responses
Merciiiiiii pour ce super article!! Passionnant comme tjs!!!
Coucou super article ! Je pense que comme les métiers d’internet sont quand même assez nouveau , certains on même inventé le leur du coup le syndrome de l’imposteur touche pas mal de monde :/
On se sent pas forcément légitime alors qu’on l’ai 🙂
depuis plus de dix ans je suis atteinte de ce fichu syndrome
pity